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L’exode vers les régions se poursuit

Photo du rédacteur: Fabienne  RochéFabienne Roché

Les montréalais ont été et sont encore à la recherche de plus d’espace pour travailler de leur domicile. La pandémie fait malheureusement toujours partie de notre quotidien et notre manière de vivre a changé et à du s’adapter à cette nouvelle réalité.



Source : La Presse le 13 janvier 2021

Montréal se vide, les régions font le plein


La région métropolitaine de Montréal a perdu beaucoup d’habitants durant la première année complète de la pandémie, tandis que les autres régions ont vu leur population s’accroître, montrent des données publiées jeudi de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), qui font réagir le monde municipal de la métropole.

ARIANE KROL LA PRESSE HENRI OUELLETTE-VÉZINA LA PRESSE PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD LA PRESSE

« Plusieurs régions ont enregistré leurs plus forts gains dans leurs échanges migratoires avec les autres régions du Québec depuis que les données sont disponibles, soit 2001-2002 », souligne l’ISQ dans sa présentation disponible en ligne. « C’est notamment le cas de régions adjacentes à Montréal comme les Laurentides et Lanaudière, mais aussi de l’Estrie, de la Mauricie et de certaines régions plus éloignées comme la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine, le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay–Lac-Saint-Jean. » La région administrative des Laurentides a enregistré les plus importants gains dans ses échanges migratoires avec les autres régions, soit 12 700 personnes, ou l’équivalent de 2 % de sa population. Avec ses 4,3 millions d’habitants, la région métropolitaine de Montréal compte toujours pour plus de la moitié de la population du Québec, estimée à 8 574 571 habitants, montrent les données de l’ISQ au 1er juillet 2021. Mais elle est la seule des six régions métropolitaines de recensement du Québec à avoir vu sa population diminuer durant les 12 mois précédents, de 25 212 habitants. Les régions de Saguenay, Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières et Ottawa-Gatineau ont toutes vu leur population augmenter durant cette période. La ville de Montréal, avec 1 778 528 habitants, a perdu plus de 45 000 résidants entre les 1er juillet 2020 et 2021. Montréal compte ainsi moins d’habitants qu’en 2018. Les villes de Québec et de Longueuil ont pour leur part enregistré de très faibles baisses, tandis que Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières ont enregistré des hausses. C’est aussi le cas de plusieurs villes de la périphérie de Montréal, dont Terrebonne, Brossard, Blainville, Mirabel, Mascouche, Saint-Jean-sur-Richelieu, Repentigny et Saint-Jérôme. « Urgence d’agir » Les nouvelles données de l’ISQ n’ont pas tardé à faire réagir le monde municipal montréalais, jeudi. La mairesse de Montréal Valérie Plante a déploré la situation, avant de souligner le caractère exceptionnel de la période concernée. « Je ne suis jamais contente [de nouvelles comme ça]. On ne veut pas ça. On veut que les gens restent à Montréal, choisissent Montréal », a-t-elle dit jeudi avant-midi, en marge d’une annonce. Je pense qu’il y a une situation qui contribue à ça, la COVID-19, qui a affecté beaucoup de monde. Des gens qui se disent que maintenant, ils peuvent travailler à distance, que peut-être qu’être à la campagne, c’est maintenant que ça se passe. Valérie Plante, mairesse de Montréal Elle a toutefois ajouté : « D’aucune manière, ça me décourage ». « Il y a des avantages forts à habiter en ville », a-t-elle dit. « C’est une période un peu plus difficile avec la COVID-19, soit. Mais il n’y a rien qui égale cette qualité de vie, d’avoir tout à proximité, d’avoir autant d’espaces verts et une telle vie culturelle. » Par écrit, son équipe a ajouté que « Montréal a été particulièrement touchée par la fermeture des frontières et son impact sur les travailleurs et étudiants étrangers ». L’administration Plante espère que sa stratégie pour la construction de 60 000 logements sociaux, abordables ou familiaux pourra contribuer à faire baisser le prix de l’habitation et ramener des résidants à Montréal. Dans les rangs de l’opposition officielle, le porte-parole en habitation et conseiller de Snowdon, Sonny Moroz, n’est pas de cet avis. Il exige plutôt que la Ville se penche sur les causes de l’exode urbain et ses politiques publiques. « Il ne faut pas interpréter la hausse de l’exode en lien direct avec le contexte pandémique. Oui, la COVID-19 a joué, mais il y a d’autres enjeux, puisque l’exode avait commencé avant la pandémie », affirme le conseiller, qui cite notamment le règlement d’inclusion « 20-20-20 », la hausse des taxes et les restrictions liées au stationnement comme de « possibles liens » avec l’accélération de cet exode. Pour M. Moroz, les données de l’ISQ « montrent surtout qu’il y a urgence d’agir ». Il présentera d’ailleurs une motion en ce sens au prochain conseil municipal, prévu le 24 janvier, afin de demander à la Commission sur le développement économique et l’habitation de sonder l’avis d’experts sur le sujet, pour ensuite remettre un rapport à la Ville « d’ici la fin de l’année ». On lit dans le texte de cette motion, dont La Presse a obtenu copie, que « l’exode urbain a un impact sur l’environnement puisqu’il accroît l’étalement urbain et met en péril les espaces agricoles, les milieux humides et les espaces verts, en plus d’encourager l’utilisation de la voiture », en plus de menacer « le poids démographique, démocratique, économique et politique de la métropole ». Depuis 2015, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) « perd environ 7000 personnes par année dans ses échanges migratoires avec ses pourtours », s’y inquiète aussi l’Opposition officielle.

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